Retraites complémentaires : coup de frein sur les pensions, coup d'accélérateur sur les cotisations

  • Article publié le 18 mars 2013

Après quatre mois de négociations entre patronat et syndicats, un protocole d’accord destiné à sauver les caisses de retraite complémentaire des cadres et non cadres (AGIRC et ARRCO) a été signé. Comme on pouvait s'y attendre, on n'échappera pas à des hausses de cotisations.

Avoisinant aujourd'hui les 5 milliards d'euros, les déficits des régimes de retraites complémentaires, auxquels cotisent tous les salariés ainsi que les Gérants minoritaires ou égalitaires de SARL, se sont inexorablement creusés ces dernières années. Ces organismes redoutent même un épuisement total de leurs réserves dès 2017 pour l'Agirc et dès 2020 pour l'Arrco.

La faute bien sûr à la situation économique, avec un chômage accru qui entraîne un recul des versements de cotisations, mais aussi à l'évolution démographique.

Il fallait donc prendre des mesures...

Après sept séances de négociation, les partenaires sociaux sont parvenus à un accord. Celui-ci devrait permettre de réduire le déficit de 3,1 milliards d'euros à l'horizon de 2017.

Sans surprise, tout le monde est mis à contribution, tant les retraités que les salariés et leurs employeurs.

Coup de frein sur les pensions

Les premiers à être touchés sont les 11,5 millions de retraités du secteur privé. A partir du 1er avril prochain en effet,  et pendant trois ans, leurs pensions complémentaires seront revalorisées d'un point de moins que l'inflation.

Cette mesure représente une économie de 2 milliards d'euros par an pour les régimes.

Néanmoins, les syndicats ont obtenu un geste en faveur des retraités les plus modestes. Cette année, les pensions Arrco (pour tous les anciens salariés) progresseront de 0,8 %, soit un peu plus que les pensions Agirc (pour les anciens cadres), qui n'augmenteront que de 0,5 %.

Coup d'accélérateur sur les cotisations

Le Medef a finalement accepté la hausse des cotisations qui était réclamée par l'ensemble des syndicats. Toutefois, celle-ci interviendra sur deux ans.

Le projet d'accord prévoit en effet une hausse de 0,2 point des taux de cotisation contractuels, dont 0,1 point à compter du  1er janvier 2014, et 0,1 point à compter du 1er janvier 2015.

Normalement, cette hausse sera supportée à hauteur de 60 % par les employeurs et à hauteur de 40 % par les salariés.

Ces deux mesures sont loin de solutionner le problème, mais elles devraient néanmoins permettre de sortir momentanément de la zone rouge en regonflant les réserves de l'Agirc-Arrco d'environ 25 milliards d'euros d'ici à 2017.