Le saviez-vous : plus de 80 % des SARL et des SAS sont toujours actives trois ans après leur création

  • Article publié le 6 mai 2019

C'est ce que vient de révéler une récente étude de l'INSEE. Ce taux de pérennité est même en nette amélioration par rapport à celui des entreprises individuelles.

Les SARL et les SAS sont beaucoup plus pérennes que les entreprises individuelles

Selon une récente étude que l'INSEE vient de publier, le statut juridique apparaît être un facteur prépondérant dans la pérennité des entreprises : 83 % des sociétés créées en 2014 sont toujours actives en 2017, contre 63 % seulement des entreprises individuelles classiques (hors auto-entrepreneurs).

Ce taux s'est même nettement amélioré pour les sociétés puisqu'il n'était que de 78 % pour celles créées en 2010.

Les championnes toutes catégories sont les SAS, avec un taux de pérennité de 85 % ! Mais les SARL ne sont pas très loin avec un taux de 81 %.

Notons aussi que les entreprises individuelles cessent plus rapidement leur activité que les sociétés : 16 % des entreprises individuelles n’atteignent pas leur premier anniversaire contre 4 % pour les sociétés. Cette différence est surtout marquée sur la première année d’existence, l’écart se resserre ensuite sur les deux années suivantes.

Plus les moyens engagés au démarrage sont importants, plus les entreprises sont pérennes

L’analyse « toutes choses égales par ailleurs » confirme également le lien entre l’investissement initial et la pérennité des entreprises.

Ainsi, le taux de pérennité d'une société créée avec moins de 1.000 € n'est que de 78,5 % au bout de 3 ans, contre 83 % en moyenne, et plus de 86 % pour un capital au moins égal à 80.000 €.

Taux de pérennité à trois ans des sociétés créées en 2014, selon les moyens investis au démarrage

Moyens investisTaux de pérennité à 3 ans

Moins de 1.000 €

78,5 %

De 1.000 € à 4.000 €

81 %

De 4.000 € à 16.000 €

81,5 %

De 16.000 € à 40.000 €

83,2 %

De 40.000 € à 80.000 €

84,6 %

80.000 € ou plus

86,6 %

Les autres facteurs de pérennité

Si la forme juridique et les moyens investis sont prépondérants, une analyse « toutes choses égales par ailleurs » révèle que d'autres facteurs sont susceptibles d'influer sur la pérennité.

La pérennité augmente avec l’expérience du créateur

Ainsi, parmi les créateurs ayant une expérience d’au moins 10 ans dans le métier, 80 % sont encore actifs trois ans après la création, soit 5 points de plus que la moyenne.

À l’opposé, les créateurs qui se lancent dans une activité différente de leur principal métier ont un taux de pérennité de 71 %, soit 4 points de moins que la moyenne.

Les chances de pérennité diminuent dans les zones urbaines

À caractéristiques identiques, une entreprise créée dans une unité urbaine aura moins de chances de pérennité qu’une entreprise créée dans une commune rurale. Plus l’unité urbaine comporte d’habitants, plus les chances de pérennité diminuent, cet effet étant le plus marqué sur l’agglomération parisienne.

Selon l'INSEE, une plus forte concurrence dans les communes les plus densément peuplées, en particulier à Paris, pourrait être un premier facteur explicatif.

En effet, dans l’agglomération de Paris, les entreprises encore actives en 2017 citent plus souvent la concurrence comme principal frein au développement depuis la création (35 % contre 26 % dans les autres unités urbaines et 24 % dans les communes rurales). Pour 48 % d’entre elles, la concurrence a augmenté pendant ces trois premières années, contre 41 % dans les autres unités urbaines et 34 % dans les communes rurales.

En outre, les prix des biens et services sont en moyenne moins élevés en province que dans l’agglomération parisienne, ce qui pourrait aider ces entreprises à mieux faire face aux difficultés financières. Dans l’agglomération de Paris, 38 % des entreprises encore actives en 2017 ont eu souvent des problèmes de trésorerie depuis leur création, soit 4 points de plus que la moyenne et 6 points de plus que dans les communes rurales et les unités urbaines de moins de 50.000 habitants.

La pérennité d’une entreprise dépend aussi fortement de son secteur d’activité.

A cet égard, les entreprises créées dans les secteurs de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale sont les plus pérennes : 83 % d’entre elles sont actives trois ans après leur création.

En seconde position, arrivent les transports et l’entreposage (81 %) et les activités spécialisées, scientifiques et techniques (80 %).

En revanche, les moins pérennes sont les activités immobilières (69,9 % de taux de survie à 3 ans) et le commerce (70,7 %).

Essentiellement des petites structures

Sur l’ensemble des sociétés créées en 2014 et encore actives en 2017, 39 % déclarent un chiffre d’affaires annuel hors taxes inférieur à 82.000 €, 37 % un chiffre compris entre ce montant et 300.000 €, et 24 % supérieur à 300.000 €.

Néanmoins, même si 36 % d'entre elles avouent avoir souvent rencontré des problèmes de trésorerie durant les trois dernières années, 60 % se déclarent satisfaites de leur dernier exercice financier par rapport à leurs objectifs.

Source : INSEE, 25 avril 2019.